Danse lors de la Biennale ...

[Marianne]

Des danseurs vendus aux enchères, un pénis de trois mètres de long, des décibels à profusion, Pina Bausch couronnée par un lion d’or...


Il s’en passe des choses en ce moment à Venise.
Outre la Biennale d’art contemporain, dont les pavillons s’éparpillent un peu partout dans la cité des doges, comme on dit, la danse s’invite, elle, sur les quais de l’Arsenal, pour son cinquième grand rendez- vous annuel, jusqu’au 30 juin prochain (1). Pas moins de quinze compagnies sont présentes, venues d’un peu partout, trente et un chorégraphes, des oeuvres en création diale, dont certaines conçues tout spécialement pour le thème de la manifestation : « Body and Eros ». Suite et fin d’une trilogie entamée avec Body Attack en 2005 et Underskin en 2006, planifiée par le Brésilien Ismaël Ivo, grand ordonnateur du festival. La provocation est au rendez- vous. Par exemple, l’oeuvre proposée par Ismaël Ivo luimême, dans l’un des nombreux palais de la Sérénissime, transformé en hôtel de luxe. Market of the body : auction of dancers and dances, représente la vente aux enchères de sept danseurs, après audition, devant un public encouragé à surenchérir par la voix de Rosanna Cancellieri, célèbre présentatrice de la télévision italienne (voir entretien avec Ismaël Ivo). La première à passer, c’est Yui Kawaguchi, jeune Japonaise au kimono pudiquement entrouvert. Elle est adjugée 90 euros ! Le second, Miguelete, danseur de flamenco, remporte un vif succès. Il est estimé à 130 euros. Sébastien Corsten, « go-go dancer » au poitrail musclé, assorti d’ailes dans le dos, s’envole pour la somme de 100 euros. Le plus côté, c’est Ismaël Ivo lui-même, qui atteint les 200 euros. La preuve est faite que les danseurs ne valent pas cher.

Autre temps fort très attendu, la performance collective effectuée par la troupe de la Serbe Marina Abramovic (figure majeure du « body art », récompensée par un lion d’or, lors de la 47e Biennale de Venise). Cela s’intitule The Erotic Body. Ils sont treize à proposer leur version de l’érotisme. Laurel Jay Carpenter, entre autres, avec First Kiss, nous accueille en pin-up derrière une vitre. Chacun est invité à déposer un baiser sur sa bouche découpée dans le plexiglass.

(Suite dans le message suivant)

[Marianne]

Quant à Frank Werner, avec Survival Training, il se repose sur un pénis rose, d’au moins trois mètres de long, que le spectateur s’il lui en prend l’envie, peut gonfler en soufflant dedans. Dorte Strehlow, dans Opere d’amore, découpe au couteau des coeurs dans des betteraves qui lui rougissent les mains. Dans Snezana Golubovic essaye successivement cent trente paires de chaussures, de toute taille et de tout style. C’est le pied !

Avec Oomph, Nezaket Ekici, une ceinture (de chasteté ?) assortie de deux énormes couteaux autour de la taille, lacère, en bougeant juste ses hanches, deux feuilles de papier vierges, posées de part et d’autre de sa silhouette dangereuse. Dans Nobile, Ivan Civic, en justaucorps noir, des chaussures à talons phalliques aux pieds, se filme sous toutes les coutures, en vrai Narcisse plongé dans le bain numérique. La liste n’est pas limitative. De son côté, l’Autrichien Chris Haring a montré The Art of seduction. Posing project B, un travail de toute beauté où les performeurs prennent la pose devant des projecteurs qu’ils manient eux-mêmes, tout en faisant mine, en play-back, d’avoir les voix de personnalités hypersexy (Kate Moose, par exemple). Spectacle éminemment sophistiqué, harmonieux (dramaturgie de Thomas Jelinek), qui témoigne, lui, d’une grande élégance. Le Japonais Fuyuki Yamakawa, réputé être « the hardcore punk band of the 23rd century », s’avance en parfait hybride dans Spontaneous Core. Les cheveux très longs, il émet le son grave des moines tibétains en s’accompagnant d’une guitare électrique saturée comme celle de Jimmy Hendrix. La danseuse (Atsuhiro Ito), travestie en robot assorti d’un phallus en latex, évolue tandis qu’on projette les images insoutenables d’une opération de transsexuel. Au Japon, même les contes pour enfants sont sanguinolents. Finalement, cette Biennale qui s’avance sur le terrain de la danse X est au fond à l’image d’un monde où les corps en morceaux sont livrés chaque soir dans chaque foyer par la télévision.

(Suite dans le message suivant)

[Marianne]

VERS UN AUTHENTIQUE SCANDALE ?

Tout cela pourrait bien finir par un authentique scandale. Le chorégraphe allemand Félix Ruckert, qui a dansé à ses débuts chez Pina Bausch, doit présenter ces jours-ci Messiah Game. Ce spectacle est déjà précédé d’une réputation sulfureuse puisqu’il s’agit du dernier repas du Christ, la Cène donc, qui se terminerait en orgie. La ligue catholique Lega antidiffamazione a d’ores et déjà protesté. Un moment plus paisible, néanmoins assez intense, fut l’arrivée de Pina Bausch, plus timide que jamais, venue recevoir le lion d’or de la Biennale avec force remerciements. « Il ne fallait pas », a-telle dit... Elle n’a accordé aucun entretien mais elle a bien voulu donner une conférence de presse au cours de laquelle, interrogée sur l’âge de ses danseurs, elle a rappelé qu’elle aimait bien qu’ils soient de plusieurs générations. Quant aux nouvelles technologies, elle a répondu que pour elle l’humain doit rester au centre. Elle a conclu en rappelant que l’Italie est un pays très cher à son coeur puisqu’il lui a inspiré deux pièces majeures, Viktor (1986) et Palermo, Palermo (1989). La danse, depuis longtemps, a droit de cité à Venise car dans l’île de San-Michele, il y a la tombe de Diaghilev, sur laquelle des danseuses viennent déposer leurs chaussons en offrande. Muriel Steinmetz (1)


Renseignements sur Internet : www.labiennale.org
Article paru dans l'édition de l'Humanité du 25 juin 2007.

[Eliane]

La première à passer, c’est Yui Kawaguchi, jeune Japonaise au kimono pudiquement entrouvert. Elle est adjugée 90 euros ! Le second, Miguelete, danseur de flamenco, remporte un vif succès. Il est estimé à 130 euros. Sébastien Corsten, « go-go dancer » au poitrail musclé, assorti d’ailes dans le dos, s’envole pour la somme de 100 euros. Le plus côté, c’est Ismaël Ivo lui-même, qui atteint les 200 euros.

La preuve est faite que les danseurs ne valent pas cher.


et les DANSEUSES encore moins ; la mysoginie (et la bêtise humaine) ont encore frappé !!!

[J@M]

Des danseurs vendus aux enchères, un pénis de trois mètres de long, des décibels à profusion, Pina Bausch couronnée par un lion d’or...

Et ils font la queue pour voir ça ?

[Do]

Merci Marianne pour toutes ces informations détaillées
Le on se serait-il transformé en ?

[Marianne]

Des danseurs vendus aux enchères, un pénis de trois mètres de long, des décibels à profusion, Pina Bausch couronnée par un lion d’or...

Et ils font la queue pour voir ça ?

Apparement oui, et, cela attire même pas mal de monde ... ...

[Marianne]

Merci Marianne pour toutes ces informations détaillées
Le on se serait-il transformé en ?

Pas encore, pas encore ... ... ...
Le est toujours aussi infernal !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!