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Le petit espace est parsemé d'entassements de fragments, de pierres tombales (transférées de l'ancien cimetière) et de sarcophages. Les inscriptions et les frises abondent. On y voit de nombreux blasons appartenant à des familles de la Grandesse qui ont continué à les arborer malgré l'exil après leur expulsion d'Espagne ou du Portugal (Abendana, Bellios, Caravaglio, Fonseca, Franco D 'Almejda, Habib, Jesurum, Jesurum-Diaz, Ruzo, Sasso, Valenzin). L'aigle à deux têtes couronné appartient aux Habib, ou Habiblio, et le lion assis aux Jesurum-Diaz. Une publication dans le mensuel Israëlien Rassegna (Rome, Janvier-Février, 1980, p. 67), identifie la tour avec deux lions rampants comme le blason des Grassini da Havar Lazar. De nombreuses tombes aux noms indéterminés présentent des écussons avec murs et tours, châteaux crénelés et fortifications ainsi que lion rampant. Cela pourrait être interprété plus comme une origine Castillane et l'emblème d'une ville ou d'un état plutôt que l'héritage héraldique d'une famille donnée. Les symboles traditionnels du Judaïsme y sont également représentés. Les mains levées pour bénir sur les tombes des Coen évoquent leur fonction de Cohanim (titre conféré à Aaron, le frère de Moïse, et à sa descendance masculine afin de les désigner comme « dévoués » au service du Temple) comme l'aiguière et la cuvette sur celles des Levi sont les emblèmes de leur fonctions sacerdotales. Il y a de nombreuses variations de motifs isolés plus ou moins inspirées de la bible. Est ce la harpe du Roi David ou a t'on voulu simplement souligner les dons musicaux du défunt ? Le Shofar (instrument de musique utilisé dans les synagogues) signifie t' il l'annonce de la résurrection ? Une simple branche de palmier ou l'arbre tout entier représente t' il l'Arbre de vie ? Est qu'une couronne symbolise la Torah ? Il y a aussi des groupements d'étoiles et le soleil, probables allusions à la Kabbale ou a des symboles occultes... Au XVIIIe siècle, en période Baroque tardive, les sarcophages décorés abondent (feuilles d'acanthes, grappes de raisins...). Chaque branche ou « nation » du Judaïsme avait son propre secteur dans le cimetière, de même qu'elle avait sa propre synagogue dans le Ghetto selon l'endroit d'origine de leurs fondateurs. |