Voici les références :
Paris, Jean.- L'Atelier Bellini.- Paris : Edition de la Lagune, 1995. (50,00€).
Critique :
Jamais Venise ne sera aussi puissante qu'en cette fin du quattrocento. Tandis qu'apparaissent déjà les premiers signes de déclin, la Sérénissime se voue au culte de la beauté.
Cette renaissance vénitienne s'incarne dans une famille de peintres en leur atelier: les Bellini. De Jacopo, le père (1400-1471), restent peu d'œuvres peintes mais de nombreux dessins qui disent un souci mathématique de la perspective, un questionnement du corps et une difficulté à articuler thème et décor.
Gentile, le fils aîné (1429-1507), succède à son père comme portraitiste officiel et devient le «peintre des cérémonies» de Venise, s'illustrant avec les qualités d'un cinéaste (La procession des reliques de la ste Croix place Saint-Marc).
A Giovanni (1430-1516), le fils mal-aimé (sa mère l'ignore dans son testament), reviennent le génie et la sensibilité qui font de lui l'admirable peintre des madones et de mystérieuses allégories.
Il affranchit la peinture sacrée des derniers codes byzantins, développe le rôle du paysage et cultive l'énigme au cœur de l'œuvre.
Ce foisonnement de sens multiples et indéchiffrables est d'ailleurs la marque de fabrique de l'atelier Bellini.
Giorgione l'élève surdoué la portera à son paroxysme tandis que Titien, autre émule, y reviendra à la fin de sa vie.
Cette histoire de la renaissance vénitienne relatée à travers ses grands acteurs est remarquable par sa probité et un souci d'approfondissement dont ne souffre jamais la clarté du propos.
Les reproductions sont de grande qualité et les analyses de tableaux, signalées par un changement de caractères, aident à la lisibilité.
(Source : Armelle Godeluck dans la revue Lire, de décembre 1995 / janvier 1996).
D'après les sites de la Fnac, Alapage et Amazon, cet ouvrage serait toujours disponible.
