Alessandra Zamperini

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Alessandra Zamperini

Messagepar Marianne » 28 Sep 2023 20:42

Zampérini, Alessandra.- Véronèse.- Paris : Imprimerie Nationale ; Arles : Actes Sud, 2013.

Résumé :
A la densité vibrante de Titien, aux fulgurances de Tintoret, Véronèse répond par la finesse inégalée d'un chromatisme limpide, où les ombres mêmes sont délicatement colorées, et par la grâce d'une composition majestueuse et sans emphase, toute en mouvement harmonieux, sans rien qui pèse ou qui pose. Un tel sens du rythme et de la nuance a pu faire dire à Delacroix, dans son Journal : "Je dois tout à Paolo Véronèse." Car il est, selon lui, peut-être le seul peintre qui ait su recueillir "tout le secret de la nature".

Cette fluidité et cette retenue, cette totale absence de pathos, d'effet expressionniste, comme d'excès de solennité inspirent aussi bien les sujets sacrés - scènes bibliques, dépositions de croix, martyres de saints, assomptions, Cènes dont la magnificence inscrit les multiples détails dans la rigueur des architectures - que les profanes : portraits de femmes et d'hommes si intériorisés ; érotisme en suspens des amours de Vénus, Mars, Adonis, Europe, où les couleurs du décor naturel se fondent avec celui des tissus et des corps ; et jusqu'aux grandes allégories du palais Ducal à la gloire & Venise, dont la noble grandeur ne verse jamais clans le pompeux académisme mais, par la vertu des raccourcis et des contre-plongées, garde la fraîcheur et le délicieux vertige du mouvement.

Alessandra Zamperini décrit l'ascension de Paolo Véronèse jusqu'à la consécration vénitienne. D'une profonde et sûre érudition, son texte éclaire les influences du contexte véronais, riche d'une longue tradition picturale, ainsi que des maniéristes de Parme (Corrège, Parmigianino) ou de Mantoue (Giulio Romano), et les affinités du peintre avec l'architecte Palladio dont il décora la villa Barbaro à Maser. Son analyse minutieuse des réseaux de commanditaires qui ont fait sa fortune et des programmes iconographiques qu'ils définissaient - idéologie de la Contre-Réforme et des vertus de la Sérénissime, références à l'Antiquité - décrypte, pour le lecteur, maintes énigmes qu'en sa rayonnante beauté la peinture de Véronèse recèle.

Mon avis :
Paolo Calieri (1528 - 1588) dit le Véronèse, l'un des grands peintres de l'Ecole vénitienne est à l'honneur dans cette étude proposée par Alessandra Zamperini.

Comme tous les livres consacrés à un peintre particulier, on retrouve une biographie succincte et/ou détaillé de l'artiste en question ainsi qu'une analyse précise et approfondie des toiles importantes du peintre choisies par l'auteur. Ladite analyse est replacée dans son contexte social, politique ou culturel afin de mieux comprendre la démarche, le cheminement de Véronèse, et, cela même si il s'agit de commande sur un thème choisi et voulu par le commanditaire vu que chaque peintre l'interprète à sa manière.

On remarquera également un long chapitre sur l'église de San Sebastiano. En effet, à partir de la fin 1554, Véronèse, à la demande du prieur Bernardo Torlini, passa un contrat afin de décorer l'église et plus particulièrement la sacristie. Il y a aussi des explications sur la genèse de travail titanesque.

Une bibliographie fournie se situe en fin d'ouvrage. Elle ouvre des pistes sur l'œuvre picturale de Véronèse tout en mémorisant des informations, des petits détails sur le personnage.

Pour information, Véronèse préfigure le courant baroque, mais, il est le plus souvent associé au maniérisme. Son travail comporte de nombreuses fresques religieuses ainsi que des scènes profanes inspirées de la mythologie.

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