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Tracy Chevalier

MessagePosté: 26 Juin 2024 20:45
par Marianne
Chevalier, Tracy.- La fileuse de verre.- Paris : La Table Ronde, 2024.- (Quai Voltaire).


Résumé :
À Murano, le long des canaux et des ruelles, derrière les portes des ateliers, maestros et apprentis domptent le verre. Le secret de leur savoir-faire, qui ne doit jamais atteindre la terraferma, n'est pas l'affaire des femmes. Pourtant, à la mort de son père, voyant l'entreprise familiale décliner, Orsola Rosso décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un art qui ne va pas sans celui du commerce.

Découvrant le ballet des marchandises dans le port de Venise, Orsola comprend qu'elle devra oeuvrer sans relâche pour atteindre la perfection et déjouer les pièges de la négociation. Et ceux de l'amour, quand Antonio, pêcheur vénitien, rejoint l'atelier Rosso... De ce côté de la lagune, le temps s'écoule différemment. Telle une pierre ricochant sur l'eau, le récit traverse, de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux.

S'ils servent déjà de monnaie d'échange sur le continent africain, ils orneront bientôt le cou d'impératrices, de Vienne à Paris, et feront un jour le bonheur des touristes de la Sérénissime. Tracy Chevalier fait le portrait d'une femme, celui d'une famille et celui d'une ville, aussi intemporelles que le sont les chefs-d'œuvre de l'île du verre.


Mon avis :
Les maîtres verriers, à travers la famille Rosso, de Murano, au large de Venise, sont le point de mire de la nouvelle fresque historique Tracy Chevalier.

Celle-ci débute en plein cœur de la Renaissance pour se terminer de nos jours. Via la figure emblématique d'Orsola Rosso, nous suivons toutes les étapes de fabrication du verre grâce à l'ingéniosité et l'imagination des maîtres ainsi que leurs doutes, leurs colères, leurs joies devant des événements indépendant de leurs volontés ou non tout au long des 500 ans de l'histoire vénitienne.

Le fait de choisir un même individu - en l'occurrence Orsela Rosso - d'une manière intemporelle tout au long du récit peut paraître déroutant au début, mais, on finit par s'y habituer. Certains personnages disparaissent au fil des pages. Orsola Rosso, quant à elle, vieillit peu à peu mais sans plus en 500 ans d'existence tout en gardant un caractère fort.

Si j'ai bien compris, Tracy Chevalier mettrait ce fait sur l'atmosphère particulière sévissant à Venise dans laquelle l'écoulement du temps et l'espace spatio-temporelle seraient totalement différent de celui de la Terre ferme. Et c'était aussi peut-être plus facile pour elle de montrer l'évolution de fabrication du verre selon les goûts du public et autres tractations des marchants servant d'intermédiaire entre les verriers et les acheteurs. Celui-ci prends forme sous nos yeux,, d'abord pendant la Renaissance qui fut une période faste pour Venise que se soit au point de vue économique, des arts, de la politique, etc avant de s'achever à notre époque alors en proie au tourisme de masse.

On assiste également à la lutte épique menée par Orsola Rosso afin de s'imposer en tant que maître verrier car née femme. En effet, à l'époque à laquelle débute l'histoire, le travail du verre était réservé uniquement aux hommes. Il lui a donc fallu un sacré caractère, et, surtout un comportement audacieux pour s'imposer et surtout être reconnu dans un milieu essentiellement masculin.

Sinon, il s'agit d'une sacrée fresque historique autour de femmes, d'hommes possédant une volonté incroyable et surtout menée par une vocation inébranlable, à l'épreuve du temps et des événements, faisant ainsi - y compris, maintenant - la fierté de Venise.


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