James Fenimore Cooper

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James Fenimore Cooper

Messagepar Marianne » 22 Oct 2024 8:31

Cooper, Fenimore.- Le Bravo, histoire vénitienne.- Paris : Furne, libraire-éditeur, 1837.

Résumé :
Deux couples sont pris dans l'engrenage du gouvernement vénitien. Don Camillo, un seigneur étranger, veut épouser Violetta Tiepolo, une héritière de Venise pour lesquels la bureaucratie secrète a d'autres plans. Jacopo Frontoni, le "Bravo" (argot italien pour un tueur à gages) du titre, est un criminel involontaire, forcé d'exécuter la volonté du Conseil des Trois, et accepter la responsabilité publique pour ses mauvaises actions, ou voir son père emprisonné exécutée. Jacopo est amoureux de Gelsomina, la fille du gardien de prison du cachot où le père est fixé sur de fausses accusations.

Dans le roman de l'atmosphère de Cooper, l'éclat diurne des cérémonies publiques vénitienne contraste avec la permanence de nuit de traçage dans les palais et les ruelles mal éclairées de lune et des cimetières. Finalement tout le monde est entraîné dans un monde obscur de la corruption et la trahison, dont Antonio, un vieux pêcheur pauvre qui ose protester lorsque son unique petit-fils est mobilisé dans la guerre vénitien galères, le sénateur Gradenigo, qui peut toujours trouver des excuses pour ne pas laisser son humanité interférer avec les intérêts de l'Etat, et d'Osée, un marchand juif constamment l'objet de chantage et extorsion de fonds officiels.

"La Bravo" combine une intrigue tendue et excitant avec une ambiance vivement représentée d'éclat faux et mal essentiel. Et sa fin est peut-être la plus inattendue et convaincante dans l'ensemble de la fiction de Cooper.

Pour Fenimore Cooper, la signification est claire ; simplement parce que l'Amérique est une République, il n'est pas à l'abri de la tyrannie. Greed, hérité de richesses et la position, la démagogie et la manipulation de l'opinion publique, peut créer un totalitarisme bureaucratique pire que tout despote individuel, car c'est un secret, sans visage et sans humanité. Il faudra attendre le 20ème siècle ne l'Allemagne nazie et communiste montrer à la Russie que les chimères de Cooper ont été trop prophétique.

Le Bravo est à bien des égards plus important livre de Cooper, et l'un des mieux écrits. Il n'est pas étonnant, peut-être, elle a été la base pour plusieurs opéras italiens, l'un d'entre eux (Saverio Mercadante "Il Bravo") d'être encore effectués.


Mon avis :
James Fenimore Cooper s’inspira d’un voyage en Europe, et plus particulièrement en Italie lorsqu’il publia Le Bravo en 1831. Celui-ci fait partie d’un groupe qu’un critique littéraire nommera la Trilogie européenne. Outre Le Bravo, ladite trilogie comprend également Heidenmauer et The Headsman.

Lors de son séjour à Venise, Fenimore Cooper fut fasciné par l’architecture de la ville. Il s’en inspira lors de l’écriture de son roman. Le roman fut également adapté au théâtre par Auguste Anicet-Bourgeois sous le titre de La vénitienne. Saverio Mercandante, quant à lui, s’inspira de la pièce d’Anicet-Bourgeois pour composer son opéra Il Bravo dont la première eu lieu en 1839, au théâtre de la Scala de Milan.

Tout au long du récit, on remarquera une alternance entre l’obscurité et la lumière. Peut-être dû à la main mise du gouvernement vénitien sur le peuple ainsi qu’à un climat délétère, suspicieux et de peur envers ses concitoyens. Une certaine hypocrisie est également présente. C’est à celui qui va mentir, tromper, manipuler l’autre afin de mieux assoir son prestige, son autorité et surtout servir ses intérêts. Cet état d’esprit est surtout valable au sein de l’élite sociale dans laquelle le doge est choisi. Ce dernier n’étant qu’un pion au milieu des divers institutions gouvernementales vénitiennes.

Malgré cette atmosphère sombre, parfois glauque, une lumière s’allume grâce à l’amour entre deux jeunes et leurs fuites après moults péripéties vers les états pontificaux afin de vivre sereinement, sans la peur au ventre.

En ce qui me concerne, Le Bravo fut une véritable découverte pour moi. En effet, j’ignorais totalement que Fenimore Cooper écrivit un roman se déroulant entièrement à Venise. A la décharge de l’auteur, Le Bravo ne connut aucun succès lors de sa publication en 1831. Il n’est dont pas passé à la postérité et reste donc méconnu du grand public si l’on ne tombe pas dessus pars hasard, sauf peut-être des bibliophiles.

Sinon, je préfère nettement le présent titre au Dernier des Mohicans, peut-être dû à sa situation géographique (l’Italie et Venise) plus proche de nous que l’Amérique.


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