J'sais pas si je dois...

... ça risque encore de se retourner contre nous, mais bon, tant pis !!!
1er livre :
Dans la revue "Historia", recommandation d'un livre intitulé "Renaissances italiennes" d'Elisabeth Crouzet-Pavan (Albin Michel - 625 pages - 32 €)
"L'italie mise à l'honneur au travers d'une réflexion originale sur les idées reçues du Quattrocento et d'une flânerie historique dans la Cité des Doges".
"La Renaissance italienne reste encore trop souvent perçue comme un mouvement lumineux unitaire et continu, qui s'opposerait à quelques "Moyen Age" obscur, voire obscurantiste. Des figures de proue, comme Pétrarque, Machiavel ou Léonard de Vinci incarneraient cette floraison renaissante, annonciatrice des temps nouveaux dont nous serions les héritiers. Ces images d'Epinal, inlassablement reprises, sont en fait très anciennes, puisqu'on les doit, pour une bonne part, aux humanistes italiens du XVème siècle. Parler de la Renaissance revient ainsi à évoquer un décor de théâtre, fastueux sans nul doute, mais coupé de la réalité historique. Les tableaux de Botticelli ou de Mantegna, les palais florentins ou les poèmes de Pétrarque résumeraient-ils à eux seuls l'esprit d'une époque ? Certes non, et c'est là tout l'intérêt de ces Renaissances italiennes, qu'étudie avec brio Elisabeth Crouzet-Pavan. "Le temps revient !", la devise de Laurent de Medicis permet de remonter à la source de cette idée de Renaissance, un mot d'ailleurs très tardif. C'est en effet à Florence, dans la cité des Lys, qu'intellectuels, savants et artistes se sont le plus profondément intéressés aux mystères du passé gréco-latin. Mais ce qu'ils cherchaient dans la Rome antique, c'était avant tout des modèles à imiter, et cette quête d'un savoir perdu débouche non sur un retour mais sur la fondation d'un monde neuf. Florence est aussi une cité de l'optimisme où l'on affirme qu'un nouvel âge d'or a commencé. Tout en s'intéressant aux chefs d'oeuvre de l'art et de la litterature, l'auteur montre les limites de ce discours triomphaliste. La Renaissance n'est pas une, mais multiple (d'où ce pluriel inattendu du titre), et elle se décline différemment à Florence, à Milan, à Naples ou à Venise. Dans la mosaïque politique italienne, où principautés et républiques rivalisent en permanence, on ne conçoit pas le "Renouveau" partout de la même façon. En outre, il ne faudrait pas appréhender l'Italie comme un monde totalement fermé aux influences extérieures. Même si des architectes audacieux rêvent de reproduire les monuments de l'Antiquité, les élites de la Péninsule restent très perméables aux influences européennes, et le style, qu'on appellera un jour "gothique" par dérision, connaîtra encore de beaux jours. La culture courtoise et les modèles chevaleresques persistent d'ailleurs dans les cours princières : à Ferrare, à Mantoue, à Milan, mais à Florence aussi, on organise de somptueux tournois où la jeunesse dorée joue au roi Arthur, comme dans le reste de l'Europe... Ce qui n'empêche pas de redécouvrir les poètes latins, et bientôt grecs, de l'Antiquité. Dans un exposé magistral, l'auteur de l'Italie de Dante et de Giotto démonte ainsi un à un tous les mythes de la Renaissance et propose une lecture originale de ce monde fascinant que fut l'Italie du Quattrocento."
Deuxième livre présenté : "Venise au fil des temps" de Gabriella Zimmermann (Pimientos - 320 pages - 20 €)
"Venise est la cité même du rêve, celle qui, depuis les siècles les plus reculés, a attiré poètes et écrivains. "Venise au fil des temps" propose ainsi une sorte de flânerie historique et littéraire des origines de la ville à nos jours, grâce à une vaste anthologie d'auteurs anciens et modernes, de Cassiodor au Corbusier. L'idée est plaisante, mais il aurait néanmoins fallu introduire les textes pour leur donner davantage de pertinence historique. Plus qu'à une véritable anthologie, ce livre ressemble à un patchwork" (c'est pas de moi, c'est la critique d'Historia !!!!)
Quelqu'un les a-t-il déjà lu et pourrait nous dire ce qu'il (ou elle) en pense ?
1er livre :
Dans la revue "Historia", recommandation d'un livre intitulé "Renaissances italiennes" d'Elisabeth Crouzet-Pavan (Albin Michel - 625 pages - 32 €)
"L'italie mise à l'honneur au travers d'une réflexion originale sur les idées reçues du Quattrocento et d'une flânerie historique dans la Cité des Doges".
"La Renaissance italienne reste encore trop souvent perçue comme un mouvement lumineux unitaire et continu, qui s'opposerait à quelques "Moyen Age" obscur, voire obscurantiste. Des figures de proue, comme Pétrarque, Machiavel ou Léonard de Vinci incarneraient cette floraison renaissante, annonciatrice des temps nouveaux dont nous serions les héritiers. Ces images d'Epinal, inlassablement reprises, sont en fait très anciennes, puisqu'on les doit, pour une bonne part, aux humanistes italiens du XVème siècle. Parler de la Renaissance revient ainsi à évoquer un décor de théâtre, fastueux sans nul doute, mais coupé de la réalité historique. Les tableaux de Botticelli ou de Mantegna, les palais florentins ou les poèmes de Pétrarque résumeraient-ils à eux seuls l'esprit d'une époque ? Certes non, et c'est là tout l'intérêt de ces Renaissances italiennes, qu'étudie avec brio Elisabeth Crouzet-Pavan. "Le temps revient !", la devise de Laurent de Medicis permet de remonter à la source de cette idée de Renaissance, un mot d'ailleurs très tardif. C'est en effet à Florence, dans la cité des Lys, qu'intellectuels, savants et artistes se sont le plus profondément intéressés aux mystères du passé gréco-latin. Mais ce qu'ils cherchaient dans la Rome antique, c'était avant tout des modèles à imiter, et cette quête d'un savoir perdu débouche non sur un retour mais sur la fondation d'un monde neuf. Florence est aussi une cité de l'optimisme où l'on affirme qu'un nouvel âge d'or a commencé. Tout en s'intéressant aux chefs d'oeuvre de l'art et de la litterature, l'auteur montre les limites de ce discours triomphaliste. La Renaissance n'est pas une, mais multiple (d'où ce pluriel inattendu du titre), et elle se décline différemment à Florence, à Milan, à Naples ou à Venise. Dans la mosaïque politique italienne, où principautés et républiques rivalisent en permanence, on ne conçoit pas le "Renouveau" partout de la même façon. En outre, il ne faudrait pas appréhender l'Italie comme un monde totalement fermé aux influences extérieures. Même si des architectes audacieux rêvent de reproduire les monuments de l'Antiquité, les élites de la Péninsule restent très perméables aux influences européennes, et le style, qu'on appellera un jour "gothique" par dérision, connaîtra encore de beaux jours. La culture courtoise et les modèles chevaleresques persistent d'ailleurs dans les cours princières : à Ferrare, à Mantoue, à Milan, mais à Florence aussi, on organise de somptueux tournois où la jeunesse dorée joue au roi Arthur, comme dans le reste de l'Europe... Ce qui n'empêche pas de redécouvrir les poètes latins, et bientôt grecs, de l'Antiquité. Dans un exposé magistral, l'auteur de l'Italie de Dante et de Giotto démonte ainsi un à un tous les mythes de la Renaissance et propose une lecture originale de ce monde fascinant que fut l'Italie du Quattrocento."
Deuxième livre présenté : "Venise au fil des temps" de Gabriella Zimmermann (Pimientos - 320 pages - 20 €)
"Venise est la cité même du rêve, celle qui, depuis les siècles les plus reculés, a attiré poètes et écrivains. "Venise au fil des temps" propose ainsi une sorte de flânerie historique et littéraire des origines de la ville à nos jours, grâce à une vaste anthologie d'auteurs anciens et modernes, de Cassiodor au Corbusier. L'idée est plaisante, mais il aurait néanmoins fallu introduire les textes pour leur donner davantage de pertinence historique. Plus qu'à une véritable anthologie, ce livre ressemble à un patchwork" (c'est pas de moi, c'est la critique d'Historia !!!!)
Quelqu'un les a-t-il déjà lu et pourrait nous dire ce qu'il (ou elle) en pense ?