Arcimboldo
Au Musée du Luxembourg à Paris
du 15 Septembre 2007 au 13 Janvier 2008
Célèbre pour ses têtes anthropomorphes composées à partir de plantes, de fruits,d’animaux et autres éléments, Giuseppe Arcimboldo (1526-1593) reste un peintre encore mystérieux.
Madame Sylvia Ferino, conservateur de la Peinture italienne Renaissance au Kunsthistorisches Museum, Vienne, a conçu pour le Musée du Luxembourg la première exposition monographique consacrée à cet artiste. Véritable événement, elle révélera des aspects inconnus de la personnalité et de l’oeuvre d’Arcimboldo, tels que ses portraits de facture classique ou ses projets de costumes et décors pour diverses festivités à la cour des Habsbourg. Elle leur permettra de découvrir, à l’aune du contexte culturel dans lequel il a oeuvré, les multiples facettes de cet esprit, un des plus fertiles et talentueux de l’époque maniériste.
Né en 1526 dans une famille de peintre, Arcimboldo est répertorié pour la première fois en tant que peintre en 1549, à l’occasion de la réalisation de cartons de vitraux pour la cathédrale de Milan. Appelé à Vienne par son fils, Maximilien de Habsbourg, il restera au service de la cour impériale des Habsbourg pendant 25 ans, de 1562 à 1587, et sera comblé de tous les honneurs. Ferdinand Ier, Maximilien II puis Rodolphe II, qui tous admirent son érudition, son inventivité et sa sensibilité, lui confient de nombreuses charges. En effet, en parallèle de son activité de portraitiste de la famille impériale
(aujourd’hui méconnue en raison des difficultés d’identification et d’attribution de ces tableaux de facture classique), il réalise plusieurs séries qui suscitent l’engouement de ses contemporains: les Quatre Saisons, les Quatre Eléments et les Métiers ainsi que quelques natures mortes réversibles. Doué de multiples talents, il est également dessinateur de costumes et décors pour les innombrables manifestations et cérémonies qui ponctuent la vie à la cour, à Vienne comme à Prague mais aussi inventeur de jeux d’eau, conseiller artistique!et illustrateur de la faune et de la flore pour le compte de grands scientifiques.
Adulé de son vivant, Arcimboldo tombe dans l’oubli après sa mort en 1593. Sans doute ses oeuvres étranges et extravagantes, dont peu d’originaux subsistent, furent-elles mal comprises. Redécouvertes au début du XXe siècle par les surréalistes qui considérèrent ce créateur de «!bizarreries plastiques!» comme un des précurseurs de l’art moderne, elles provoquent depuis une vingtaine d’année l'intérêt des historiens d’art comme du
grand public, consacré, avec brio, par cette grande exposition.
L’exposition comprend une centaine d’oeuvres. Outre la présentation des célèbres têtes composées issues de collections privées et muséales du monde entier, un important ensemble de tableaux (dont de nombreux portraits inédits), de tapisseries, et d'oeuvres graphiques rend hommage à l’étendue de l’extraordinaire univers pictural de l’artiste, d’une richesse allégorique et formelle inégalée. Quelques oeuvres de comparaison, dont des d'objets d'art provenant du célèbre Kunstkammer des Habsbourg et des ouvrages illustrés en lien direct avec l'artiste, permettent d'appréhender le contexte socio-culturel de l’époque et de la cour des Habsbourg, en particulier pour une meilleure compréhension de sa production.
Voici le portrait du "Bibliothècaire" ou du "Libraire" par Arcimboldo.