Le Forum de La Sérénissime

par **Marianne** » 15 Juil 2008 18:38

Si j'ai bien compris ce qui est dit dans l'article du Gazzettino, l'auteur y annonce le décés du Comte Targhetta. :cry:

Le Comte Targhetta d'Audiffret était une personnalité connu et incontournable de Venise... ...

------------------------------------------------------------------------------------

Voici l'article du Gazzettino annonçant le décès du Comte (y a t'il quelqu'un parmi nous qui pourrait nous le traduire où en faire un petit résumé) :

UN PERSONAGGIO POLIEDRICO, ANIMATORE DELLA COMPAGNA DE CALZA I ANTICHI
La scomparsa del conte Targhetta, anima d'artista

Domenica scorsa si è spento all'ospedale dei Santi Giovanni e Paolo, dov'era ricoverato da alcuni giorni, il conte Emile Targhetta d'Audiffret, priore onorario della Compagnia de Calza "I Antichi". Il conte aveva 94 anni. Al suo capezzale, il fidato Michele, che per tanti anni lo ha amorevolmente accudito, e l'amica Sandra "Donna Lucrezia" Vigarani in rappresentanza della Compagnia de Calza. «Gli Antichi manifestano il loro cordoglio - ha scritto in un comunicato a nome dell'associazione culturale veneziana il procurator grando Luca "Colo de Fero" Colferai- per la perdita del più brillante rappresentante della Venezia cosmopolita e serenissima, aristocraticamente esuberante e fantasiosa, mai doma nonostante la sopravanzante volgarità del presente».
Nato a Nizza da una nobile famiglia italo-francese ma veneziano di adozione, il conte Emile si divideva tra il suo palazzo sulle Fondamente Nuove, nella città che aveva scelto come suo luogo di elezione, e la sua casa di Sanremo, sulla Riviera Ligure, dove specie negli ultimi anni si ritirava nella stagione più fredda per sottrarsi ai rigori dell'inverno. Spirito amabile, ironico e giocoso, era artista geniale e di talento. Pittore vedutista alla maniera dei grandi maestri del Settecento veneziano, raffinato decoratore di interni e sarto provetto, aveva confezionato negli anni, rigorosamente a mano, una personalissima collezione di sfarzosi abiti d'epoca e di mirabolanti copricapi ispirati a imperatori e ambasciatori e ai grandi personaggi della storia, dal Re Sole a Napoleone Bonaparte. Amava indossarli soprattutto in occasione di feste e spettacoli del Carnevale veneziano, quando i suoi originalissimi personaggi popolavano calli e campielli, affollavano i palchi del Gran Teatro La Fenice e i divanetti dell'amatissimo Caffè Florian, e animavano le serate private (memorabili le sue sfilate) e gli spettacoli pubblici della Compagnia de Calza, ai quali ha partecipato assiduamente, prendendo parte anche a tutte le tournée all'estero, da Parigi a Lille, da Berlino a Monaco di Baviera. Il suo impareggiabile estro ha ispirato anche alcune delle invenzioni più riuscite degli Antichi, come quella dei Gemellini Casanova, creati a sua immagine e somiglianza.

Era stato anche attore in gioventù, e aveva partecipato a numerosi film storici in costume. Notissimo a Venezia, a Parigi era venerato come un'icona. Recentemente era stato celebrato dal famoso settimanale francese "Figaro Magazine" che gli aveva dedicato la copertina e il servizio centrale che raccontava la sua vita. Colonna portante degli Antichi per 27 anni, il conte Emile ha formato per lungo tempo sui palcoscenici della Calza, insieme alla Contessa Mafalda Malpighi, anche lei recentemente scomparsa, una coppia insuperabile. Incarnava perfettamente l'anima aristocratica della Compagnia de Calza che sapeva integrarsi appieno con l'anima popolare degli Antichi, dove il nobile scendeva in piazza accanto al gondoliere, l'avvocato al macellaio, l'antiquario al netturbino. «È una perdita grave e dolorosa - ha commentato il gran priore degli Antichi, Roberto "Bob R. White" Bianchin - e non solo perché il conte Emile era un personaggio unico e inimitabile. Ma perché ci ha dato molto come persona, oltre che come artista. Ci resteranno le sue storie, i suoi aneddoti, i suoi modi di dire. E la sua grandissima lezione di civiltà». I funerali si svolgeranno domani alle 11 nella Basilica dei Santi Giovanni e Paolo, e saranno celebrati dal Parroco, Padre Angelo.

(Article paru dans l'édition de Il Gazzettino, du mardi 15 juillet 2008)

par **Marianne** » 15 Juil 2008 19:12

Nicole, et, Gilbert Barles ont eu la chance de rencontrer le Comte Targhetta, et, de visiter son palazzo lors d'un de leurs séjours à Venise ... ... ...

Je vous propose de les suivre en cliquant sur le lien suivant :
http://www.venise-serenissime.com/lieux ... prive1.htm

par **Nicole** » 26 Juil 2008 11:44

J'étais à Venise au moment où j'ai appris cette nouvelle qui m'a attristée.
Je garde le souvenir d'un homme hors du commun et d'une gentillesse remarquable.
Il est décédé à l'Ospedale di San Giovanni e Paolo le dimanche 13 juillet vers midi après quelques jours d'hospitalisation.
Je me souviens qu'avec beaucoup d'esprit il nous disait en nous montrant de la fenêtre de son Palazzo Mercati le cimetière San Michele,
si j'ai la chance de mourir à Venise, je n'aurais qu'à traverser la lagune.
Certes, il n'est pas mort dans son Palais Merati, mais à l'Ospedale qui est aussi juste en face...
La cérémonie religieuse a eu lieu le mercredi 16 juillet dans l'Eglise de San Giovanni e Paolo.
Très belle cérémonie où la Compagnie de Calza "I Antichi" à laquelle il appartenait lui a rendu un dernier hommage, tour de blanc vêtus, capes et chapeaux.

par **Nicole** » 30 Juil 2008 9:56

Gilbert Barles a eu la gentillesse de nous faire la traduction de l'article du Gazzetino:

Dimanche dernier s’est éteint à l’hôpital Santi Giovanni e Paolo Emile Targhetta d’Audiffret, prieur honoraire de la Compagnie de Calza « I Antichi ». Le comte avait 94 ans. A ses côtés le fidèle Michele qui pendant tant d’années l’a entouré et accompagné. Son amie Sandra « Donna Lucrezia » qui représentait la Compagnie de Calza a écrit dans un communiqué sur la perte du plus brillant représentant de la Venise cosmopolite, et « serenessima » aristocratiquement exhubérante qui n’a jamais cédé à la prédominance de la vulgarité d’aujourd’hui.
Né à Nice d’une noble famille italo-française, le comte Emile partageait son temps entre son palais des Fondamente Nuove, dans cette ville qu’il avait choisi comme son lieu d’élection et sa maison de San Remo, où, particulièrement durant les dernières années il se retirait pour échapper aux frimas de l’hiver. Esprit d’une grande amabilité, ironique et joyeux, s’était un artiste génial et de grand talent. Peintre « vedutista » à la manière des maîtres du XVIII ° siècle vénitien, décorateur raffiné des intérieurs des palais, il avait confectionné, entièrement à la main, une collection magnifique de costumes d’époques et de mirobolants manteaux inspirés des ambassadeurs, des empereurs ainsi que des grands personnages de l’histoire, du Roi Soleil

à Napoléon Bonaparte. Il aimait les revêtir surtout à l’occasion des fêtes et spectacles du carnaval vénitien quand ses très originaux personnages peuplaient les ruelles et les places, envahissaient les loges du théâtre de La Fenice et les petits divans du Café Florian qu’il adorait. Son incomparable imagination avait inspiré quelques unes des inventions les plus réussies de la « Compagnie degli Antichi », comme celle des jumeaux de Casanova.
Dans sa jeunesse il fut également acteur et avait participé à de nombreux films en costume. Très renommé à Venise, il était vénéré à Paris comme une icône.
Récemment le Figaro Magazine avait consacré sa couverture et les pages centrales où sa vie était illustrée.
Il incarnait à la perfection cet esprit aristocratique de la Compagnie de Calza qui savait s’intégrer complètement avec l’âme populaire des « Antichi », où le noble regagnait la place St Marc à côté du gondolier, l’avocat avec le boucher. « C’est une perte grave et douloureuse » commentait le Grand Prieur Bob R White Bianchin, non seulement parce que le Comte Emile était un personnage unique et inimitable mais parce qu’il nous a aussi beaucoup apporté par la qualité de sa personne et de son sens artistique. Nous conserverons de lui, ses histoires, ses anecdotes, ses façons de les raconter et son immense leçon de civilité.
Les funérailles se dérouleront demain à 11 heures dans la basilique Santi Giovanni e Paolo et seront célébrées par le père Angelo.

Article paru dans le Gazzettino de Venise du 15 juillet 2008

par **Gilbert** » 30 Juil 2008 15:25

Et j'ajouterai cette note à ma traduction pour vous informer.

J’ai tenté vainement de joindre Michele !!! car je souhaitais vivement essayer de lui parler et garder le contact avec lui.
J’ai pu à joindre mon ami Gianni Basso l’imprimeur, voisin du Comte et qu’il voyait régulièrement ainsi que Michele.
Il m’a précisé que Michele était actuellement dans la maison du Comte à San Remo et que « Monsieur Carnaval »
avait été inhumé dans le tombeau familial de Nice.
Sa dernière demeure ne sera donc pas le cimetière San Michele juste en face de son palais et Venise n’aura donc pas le privilège
de le compter parmi ses plus illustres représentants et défenseurs.
Nous essayerons, à notre petite place, de faire perdurer sa mémoire et son image qui resteront les plus émouvantes de notre parcours vénitien !
Goldoni avait coutume de répondre à ceux qui lui disait « Venise c’est le carnaval ! ».. non Monsieur « le carnaval … c’est Venise ! »
Et bien je répondrai sans hésitation…. « Venise…. c’était le Comte Targhetta !! » et elle doit bien se sentir orpheline aujourd’hui !

par Do » 30 Juil 2008 16:10

Merci Gilbert pour ta traduction et pour les commentaires plus personnels.

par **Marianne** » 30 Juil 2008 20:04

C'est vraiment dommage que le Comte Targhetta n'ait pas été inhumé dans sa chère Venise :cry:

Merci Gilbert pour la traduction, et, toutes ces info.

par **J@M** » 31 Juil 2008 6:43

Hommage à ce personnage hors du commun.

par **Nicole** » 30 Aoû 2008 16:39

Vous trouverez sur cette page du site l'hommage que nous rendons au Comte Targhetta,
ainsi que sa sépulture niçoise, qui est au cimetière de Cimiez.

http://www.venise-serenissime.com/home/ ... prive9.htm

par **Gilbert** » 30 Aoû 2008 16:46

Je pense vraiment très souvent à lui et suis très affecté par sa disparition.
Le fait d'avoir trouvé où il est inhumé va me permettre d'aller lui rendre hommage sur place.
Merci Nicole pour ces belles pages que tu as réalisées sur ce personnage qui a marqué mes séjours vénitiens.