La deuxième inauguration de la Fenice - 26 décembre 1837

La nuit du 12 au 13 décembre 1836 un terrible incendie ravageait le plus beau théâtre de Venise.
Pour sa réouverture, le 26 décembre 1837, flamba… une belle polémique. Saverio Mercadante, préparant pour la circonstance ce qui devait être l’un de ses plus beaux opéras, Le Due Illustri Rivali, était jaloux d’un traitement de faveur, accordé (selon lui) à l’autre compositeur sollicité… le Cavaliere Donizetti, préparant la brûlante de romantisme noir Maria de Rudenz. On sait bien que l’impresario Lanari –toujours lui !- serrait les cordons de la bourse avec tous ses compositeurs mais l’irritation de Mercadante était plutôt « d’ordre artistique », comme le fait remarquer Marcello De Angelis. Dès 1834, il s’était vu préférer le plus jeune Donizetti pour la chaire de composition au Conservatoire de Naples, quant aux opéras de ce dernier, ils étaient plus populaires, pour cause de charme intrinsèque du génie de l’inspiration ! Pauvre Mercadante dans le fond, car encore avant la fin prématurée de l’Illustre Rival (!), voilà que se levait déjà à l’horizon l’astre qui allait (définitivement ?) le rejeter dans l’ombre : Giuseppe Verdi.
On choisit une solution neutre, le neutre compositeur Giuseppe Lillo avec sa Rosmunda in Ravenna, assez bien accueillie par le public. On avait amélioré l’accès aux places d’orchestre, les escaliers menant aux loges et la visibilité depuis ces dernières. On avait même tenté de remplacer l’éclairage à huile par le gaz (une première tentative remontait à 1834) mais l’opération ne fut possible qu’en 1844. Le raffinement des décorations et l’harmonie de la salle furent loués mais il faut savoir qu’elle n’avait pas encore l’aspect rococo que nous lui connaissions avant le drame de 1996 et qu’elle a repris depuis. Cette ultime transformation remonte en effet aux restaurations effectuées en 1854, un an après l’échec de la création de La Traviata. La salle telle que la connurent Donizetti et Mercadante en 1838 présentait des décorations déjà splendides du reste, mais leur abondance s’accordait avec une rigueur de lignes néoclassique, pratiquement en opposition avec la profusion du style Louis XV-rococo. Cette décoration de la salle constitue du reste l’une des difficultés que rencontra la dernière reconstruction qu’il ne faut pas comparer à celle du « Gran Teatre del Liceu » de Barcelone. Il faut en effet imaginer le temps et le travail que demandent les peintures de motifs floraux, de personnages, de scènes champêtres… évidemment non symétriques -rococo oblige !- par rapport à de plus simples dorures sur fond de peinture blanc-crème, comme en présentent la plupart des théâtres du monde, le Liceu et le Teatro alla Scala en tête.
Pour sa réouverture, le 26 décembre 1837, flamba… une belle polémique. Saverio Mercadante, préparant pour la circonstance ce qui devait être l’un de ses plus beaux opéras, Le Due Illustri Rivali, était jaloux d’un traitement de faveur, accordé (selon lui) à l’autre compositeur sollicité… le Cavaliere Donizetti, préparant la brûlante de romantisme noir Maria de Rudenz. On sait bien que l’impresario Lanari –toujours lui !- serrait les cordons de la bourse avec tous ses compositeurs mais l’irritation de Mercadante était plutôt « d’ordre artistique », comme le fait remarquer Marcello De Angelis. Dès 1834, il s’était vu préférer le plus jeune Donizetti pour la chaire de composition au Conservatoire de Naples, quant aux opéras de ce dernier, ils étaient plus populaires, pour cause de charme intrinsèque du génie de l’inspiration ! Pauvre Mercadante dans le fond, car encore avant la fin prématurée de l’Illustre Rival (!), voilà que se levait déjà à l’horizon l’astre qui allait (définitivement ?) le rejeter dans l’ombre : Giuseppe Verdi.
On choisit une solution neutre, le neutre compositeur Giuseppe Lillo avec sa Rosmunda in Ravenna, assez bien accueillie par le public. On avait amélioré l’accès aux places d’orchestre, les escaliers menant aux loges et la visibilité depuis ces dernières. On avait même tenté de remplacer l’éclairage à huile par le gaz (une première tentative remontait à 1834) mais l’opération ne fut possible qu’en 1844. Le raffinement des décorations et l’harmonie de la salle furent loués mais il faut savoir qu’elle n’avait pas encore l’aspect rococo que nous lui connaissions avant le drame de 1996 et qu’elle a repris depuis. Cette ultime transformation remonte en effet aux restaurations effectuées en 1854, un an après l’échec de la création de La Traviata. La salle telle que la connurent Donizetti et Mercadante en 1838 présentait des décorations déjà splendides du reste, mais leur abondance s’accordait avec une rigueur de lignes néoclassique, pratiquement en opposition avec la profusion du style Louis XV-rococo. Cette décoration de la salle constitue du reste l’une des difficultés que rencontra la dernière reconstruction qu’il ne faut pas comparer à celle du « Gran Teatre del Liceu » de Barcelone. Il faut en effet imaginer le temps et le travail que demandent les peintures de motifs floraux, de personnages, de scènes champêtres… évidemment non symétriques -rococo oblige !- par rapport à de plus simples dorures sur fond de peinture blanc-crème, comme en présentent la plupart des théâtres du monde, le Liceu et le Teatro alla Scala en tête.