par Véra da POZZO » 07 Sep 2006 13:36
ça alors !!!
j'étais à Claude Bernard juste en face, c'est nous qui vous envahissions lors de la fête du printemps....
c'est vrai que le 8 septembre est plus un souvenir, une commémoration qu'une fête.
En effet, la peste sévissait dans la région lyonnaise du 16è au 17è siècle. Elle frappa particulièrement en 1564, 1581, 1582, 1628 et 1629, où le nombre des victimes s’éleva à 50000 sur une population de 150000 habitants environ. Puis elle frappa encore en 1631, 1637, 1642 et 1643, soit de nombreuses fois en moins de cent ans. Malgré les appels faits à des médecins étrangers, tous s’étaient révélés impuissants à arrêter cette dernière épidémie.
"Aussi le 12 mars 1643, rue de la Poulaillerie, dans l’Hôtel de la Couronne (actuel musée de l’imprimerie), qui servait de maison de ville à cette époque, réunis autour de leur prévôt, Alexandre Mascary, les Echevins décidèrent d’avoir recours à la Vierge Marie.
... Nos Echevins s’engagèrent à élever deux statues de la Vierge, l’une sur la place des changes, l’autre sur la pile du pont de Saône. Enfin ils firent voeu pour eux et pour leurs successeurs, d’aller... "toutes les fêtes de la nativité de Notre Dame qui est le huitième jour de septembre, sans robe, néanmoins avec leurs habits habituels, en la chapelle de Fourvière pour ouïr la messe, y faire les prières et les dévotions à la dite Vierge et lui offrir en forme d’hommage et reconnaissance, la quantité de sept livres de cire blanche en cierges et flambeaux et un écu d’or au soleil... et ce pour la disposer à recevoir en sa protection particulière la ville de Lyon..."
(extrait du livre de Louis Jacquemin, Histoire des églises de Lyon, publié aux éditions Elie Bellier).
Ce pèlerinage ne connaîtra pas d’interruption avant 1790 et se poursuit encore de nos jours !
On peut croire aux miracles ou pas. Toujours en est-il qu’à partir du voeu de 1643, la peste disparut totalement et définitivement de la région lyonnaise, alors qu’en 1720 elle faisait encore plus de 100000 victimes à Marseille, Aix-en-Provence et Toulon.
Dès les semaines qui suivirent le voeu de leurs Echevins, la confiance des Lyonnais en leur protectrice devint absolue. Le nom de la Vierge apparût dès lors dans tous les actes consulaires. Dans le nouvel Hôtel de Ville, en 1653, une chapelle vouée à la mère du Christ fut aménagée.
La Révolution française prononça la dissolution du chapitre de Fourvière et la vente des bâtiments. C’est finalement le cardinal Fesch, qui permit le rachat de ce lieu en 1805 et c’est le 8 septembre 1843 que l’archevêque de Lyon Mgr de Bonald renouvela le voeu des Echevins prononcé deux siècles plus tôt. Aujourd'hui encore, depuis le maire Louis Pradel dans les années 1960, la municipalité est reçue par l'archevêque à la basilique de Fourvière et le maire, héritier du prévost remet à l'éminence un écu d'or et un cierge puis ce dernier bénit la ville.
La fête lyonnaise du 8 décembre est beaucoup plus populaire mais aussi plus récente.
le dogme de l'Immaculée Conception a été proclamé en 1854 bien aprés les dernières épidémies de peste.
Chaque 8 décembre, les lyonnais allument de petits lampions sur leurs fenêtres en hommage à la Vierge puis descendent se promener dans la ville alors embrasée de milliers de lumignons et animée par des spectacles originaux dans l'ensemble des quartiers.
Ces illuminations constituent une tradition fortement ancrée dans la vie de la cité et attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année.
Cette tradition est née il y a plus d'un siècle et demi. Le 8 décembre 1852, doit avoir lieu l'inauguration de la statue de la Vierge Marie, érigée sur la colline de Fourvière ausoomet du clocher de l'ancienne chapelle. Un moment important pour tous les croyants de la ville puisque cet événement avait été reporté à cause d'une crue de la Saône. Il aurait dû à l'origine se dérouler le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Vierge et date anniversaire du vœu des échevins de 1643. Or en ce soir du 8 décembre, alors que la Fête se prépare et que les notables catholiques lyonnais proposent d'illuminer les façades de leurs maisons comme cela se fait traditionnellement pour les grands événements, un orage s'abat sur Lyon et menace une fois de plus la cérémonie. Mais heureusement le temps redevient clément. Alors la population qui avait tant attendu cette manifestation illumine d'un geste spontané ses fenêtres et descend dans les rues.
L’événement éphémère d’une nuit devint institution. On prépara avec soin les illuminations de 1853. Quant à celles de 1854, elles furent un triomphe, car elles coïncidaient avec la proclamation par le Pape, à Rome, du dogme de l’Immaculée Conception. Les Lyonnais avaient la fierté des précurseurs.
Depuis, chaque année, le soir du 8 décembre, les Lyonnais illuminent leur ville pour la fête de l’Immaculée Conception.
La tradition veut que chaque famille de la région lyonnaise conserve désormais avec ses décorations de Noël, son assortiment de verres du 8 décembre, épais et parfois colorés. Fin novembre, on trouve dans le commerce des sacs de ces fameuses bougies courtes et cannelées comme des gateaux.
on met donc des lampions (c'est comme ça que l'on dit entre Saône et Rhône) sur ses fenêtres et on descend en ville pour faire la fête.
aujourd'hui la fête est devenue profane et marchande (c'est le coup d'envoi des vitrines de Noël) et on l'appelle la fête des lumières sans souvent se souvenir de son origine ou bien en mélangeant les traditions des 8 septembre et décembre et aussi celle du voeu de 1870.
En effet, en 1870, les prussiens sont aux portes de la ville. A la suite de la demande de Lyonnaises, Mgr Ginoulhiac fait un vœu : une Basilique sera édifiée si Lyon échappe à l'occupation ennemie. Le voeu est exaucé. La première pierre est posée en 1872. La construction est très rapide : le nouvel édifice votif dédié à la Vierge est inauguré en 1896.
j'arrête là ce trop long développement et revenons à nos moutons.