Le Forum de La Sérénissime

L’Orfeo de Claudio Monteverdi (1567–1643)

Favola in musica, en cinq actes avec prologue
Livret d’Alessandro Striggio
Créé le 24 février 1607 au Palazzo Ducale de Mantoue

Spesso a gran salita il precipizio è presso.
Souvent d’un sommet élevé le précipice est proche.


Quelle figure mythologique pouvait inspirer le tout premier opéra de l’histoire, écrit voici quatre siècles cette année, sinon celle d’Orphée, l’artiste divin qui crut pouvoir confondre le chant et l’amour pour défier de sa lyre les lois de l’univers ?
Si Orphée échoue à ramener Eurydice du Royaume des morts, ce n’est pas par impatience ou par excès de tendresse, mais parce qu’il n’est qu’un homme. Dans cet amour absolu dont il croit se consumer, l’orgueil s’est glissé et se mêle avec subtilité. Fierté et égoïsme viennent corrompre un sentiment qui, plus que tous les autres, demande à être satisfait.
À croire autant en la puissance du chant qu’en celle de l’amour, Orphée charme les Enfers mais perd son Eurydice. À l’aube d’un genre qui fleurira de cette confusion, l’avertissement de Monteverdi est prophétique.
Spectacle en italien surtitré en français

Vendredi 6 juillet, retransmission en direct sur

Opéra découverte : le 8 juillet 2007

Tarifs : 195, 150, 90, 50 et 28 €

Tarif jeunes : 15 €
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Théâtre de l'Archevêché
Palais de l'Archevêché
13100 Aix-en-Provence

Direction musicale
René Jacobs
Mise en scène et chorégraphie
Trisha Brown
Scénographie, costumes et lumières
Roland Aeschlimann
Orfeo
Stéphane Degout / Ed Lyon
Messagiera / La Musica / Speranza
Marie-Claude Chappuis
Euridice /Eco
Ruby Hughes
Ninfa
Anouschka Lara
Proserpina / Ninfa
Anna Stephany
Apollo
Christophe Gay
Caronte
Konstantin Wolff
Plutone
Luca Tittoto
Pastori / Spiriti
Christophe Gay, Carl Ghazarossian, Alessandro Giangrande, Adrian Strooper, Andreas Wolf
Danseurs
Trisha Brown Danse Company
Chœur
English Voices
Chef de choeur
Timothy Brown
Orchestre
Concerto Vocale

Production du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles 1998
Coproduction Festival d’Aix-en-Provence, Trisha Brown Dance Company, Kunsten Festival des Arts,
Brooklyn Academy of Music

Avec le soutien de AFILAF (American Friends)

Vendredi 06 Juillet 2007 à 22 h
Dimanche 08 Juillet 2007 à 22 h
Mercredi 11 Juillet 2007 à 22 h
Jeudi 12 Juillet 2007 à 22 h
Samedi 14 Juillet 2007 à 22 h
Dimanche 15 Juillet 2007 à 22 h


Plan de la salle

A Aix, une nouvelle mise en scène restitue toute sa modernité à l'"Orfeo" de Monteverdi

AIX-EN-PROVENCE (AFP), 10:33

Une mise en scène poétique et limpide signée de la chorégraphe américaine Trisha Brown a souligné, dimanche au Festival d'Aix-en-Provence, l'intemporalité de l'"Orfeo", qui n'a rien perdu de sa puissance d'émotion quatre cents ans exactement après sa création.

Désormais aux commandes du célèbre festival d'art lyrique du sud de la France, Bernard Foccroulle a remis à l'affiche cette version du chef d'oeuvre de Claudio Monteverdi (1567-1642), qu'il avait initialement commandée alors qu'il dirigeait le théâtre de La Monnaie à Bruxelles, et qui avait déjà fait l'événement en 1998 à Aix.

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Neuf ans plus tard, l'enchantement est intact, grâce à la justesse, l'empathie et la créativité du chef d'orchestre René Jacobs, qui a recherché avec l'orchestre Concerto Vocale l'esprit de l'Orfeo, en s'autorisant des libertés d'interprétation à partir des deux "partitions" de l'oeuvre qui nous sont parvenues.

Mais la magie n'opérerait pas sans la patte de Trisha Brown, la grande dame de la danse américaine post-moderne, dont les trouvailles de mise en scène rendent toute sa modernité au drame d'Orphée tel que raconté il y a quatre siècles par Monteverdi et Alessandro Striggio, auteur du livret.

Leur travail, monté pour la première fois le 24 février 1607 au Palais ducal de Mantoue, en Italie, associait d'une façon si nouvelle alors texte et musique qu'on considère leur collaboration comme l'acte de naissance de l'opéra.

(Suite dans le message suivant)

Monteverdi use alors d'une liberté rythmique et mélodique inédite pour conter le drame d'Orphée, qui perd son Euridice à peine conquise, et qui use de tous ses talents musicaux pour entrer dans le pays des morts et tenter de convaincre Pluton, maître des lieux, de lui restituer sa bien-aimée. Orphée y parvient presque, mais échoue pour n'avoir pas su se plier jusqu'au bout aux ordres de Pluton.

En collaboration avec le scénographe Roland Aeschlimann, Trisha Brown insuffle en particulier une fraîcheur remarquable aux scènes d'allégresse pastorale des deux premiers actes, grâce à ses chorégraphies dépouillées et à sa grammaire minimaliste des gestes d'effusion et d'amour.

L'immense disque qui sert d'unique décor rythme le drame: bleu provence le temps des liesses, voilé lors de l'annonce de la mort d'Euridice, rouge au final comme la souffrance d'Orphée.

Les chanteurs se sont tous astreints à un travail chorégraphique très exigeant qui leur permet d'éviter le piège d'un "Orfeo" hiératique, même si les mouvements très découpés qu'affectionne Trisha Brown peuvent paraître à l'occasion contraignants à l'excès.

Les voix sont en tout cas à la hauteur de l'oeuvre, à commencer par celle, toute en expressivité vibrante, du ténor anglais Ed Lyon -- qui partage à Aix le rôle d'Orfeo avec Stéphane Degout --, et de la mezzo Marie-Claude Chappuis, qui joue à la fois la Musique, l'Espérance, et une très poignante Messagère.

(Fin)