Trois ans plus tard, selon l'acte du 18 Janvier 1389, le même Piovego autorise de clôturer avec une palissade en bois afin de protéger les tombes des déprédations dues à l'hostilité envers les Juifs.

En passant cet accord le Piovego avait considéré que ce terrain était « Res nullius » donnant ainsi au gouvernement tous les droits pour en disposer. Au contraire les Bénédictins considéraient qu'il faisait partie du patrimoine du monastère sur l'île: « Questio longa, lis et controversia fuerit ». S 'en suivit un procès entre le Piovego et les moines qui dura trois ans. Le règlement ou « Concordia » sera daté du 27 Février 1389. Par ce document le monastère reconnaît les droits de la communauté Juive, représentée par Simone et Salomone. Droits à une utilisation pacifique, pour le présent et le futur, sur le terrain initialement prévu, pour un usage de cimetière et incluant la possibilité de construire pour y loger un gardien. Cette construction apparaît fréquemment sur les cartes du Lido avec la désignation « Casa di Zudei ». Ce document pourrait indiquer que les Juifs étaient propriétaires mais, en réalité, il n'y a pas eu de formel transfert de titre entre le monastère et la communauté Juive (Autrefois les Juifs n'avaient d'ailleurs pas le droit d'être propriétaires à Venise). Le statut actuel est basé sur la tradition ancestrale mais le terrain n'est jamais devenu officiellement propriété des Juifs à ce jour.