En 1715, une partie du cimetière fût repris pour ériger une fortification. Ceci fût compensé par une attribution de terrain équivalent en 1728. Les besoins récurrents défensifs ou stratégiques touchant la bordure de plage compteront aussi dans le déclin progressif du cimetière à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Durant l'occupation Française, les pierres et les tombes regardées comme des obstacles à l'édification de fortifications furent enlevées et le mur abattu. A la fin de ce siècle.

A la fin du XVIIIe siècle les enterrements cessèrent puis un nouveau cimetière fût créé bien en arrière du rivage. Il correspond au cimetière actuel Via Cipro.

Malgré le déclin du lieu et la rareté des documents officiels on peut le trouver mentionné dans les impressions laissées par plusieurs personnalités qui l'ont visité lors de leur séjour à Venise: Ils dépeignent l'endroit comme abandonné et emprunt d'une sauvage atmosphère.

En Octobre 1786, Goethe décrit les sépultures Juives et celles des Anglicans voisins comme cachées de la vue par le sable déposé par le vent. (Le cimetière Anglican, créé aux alentours de 1684 à coté du port abandonné du Lido accueillera au XVIIe plusieurs consuls Britanniques dont Joseph Smith, collectionneur, marchand d'art et promoteur de Canaletto, mort en 1770).

En 1816 le Consul Britannique, Monsieur Hopper, compagnon de chevauchées de Lord Byron le long de la plage écrit: « L'endroit où nous montons à cheval était un ancien cimetière Juif dont les murs ont été abattus et les pierres tombales renversées par les Français »

En 1818 Shelley rejoignit Byron dans ses équipées. Ses impressions furent transcrites dans le poème «Giuliano and Maddalo» comme étant un bout de terre non cultivé et abandonné.

Au printemps 1834, le cimetière fût le théâtre d'une tempétueuse altercation entre Georges Sand et Alfred de Musset. Le poète note que Sand, débarquée au Lido de fort mauvaise humeur, commença à courir « sautant de tombe en tombe ». Ceci confirme que la place était ouverte à tous vents à cette époque.

L'ouverture de « Edmengarda » de Giovanni Prati (composée autour de 1842) se déroule dans un tel cimetière. Il fait référence à « l'endroit désolé », « les tombes nues », et « des pierres éparpillées en périphérie ». Le tout léché par le vent et la mer.