





Cara, Marchetto ; Trombocino, Bartoloméo ; Verdelot, Philippe.- Le Siècle du Titien : La Musique à Venise de 1490 à 1576.- Paris : Astrée, 2001. (22,26€).
Critique :
On a trop tendance à considérer que la musique vénitienne commence avec Monteverdi et Gabrieli.
Avant ces maîtres illustres, des étrangers plus « vénitiens » que les Italiens eux-mêmes, les Franco-Flamands Willaert, Verdelot et Arcadelt créaient le genre du madrigal, promis par la suite à un destin si glorieux.
L’ensemble « La Doulce Mémoire » de Denis Raisin Dadre consacre son dernier enregistrement à cette musique vocale du début du seizième siècle.
« Tous mes sens défaillent, avides de sentir une si douce mort », dit l’un des poètes, et effectivement ce ne sont que célébrations raffinées de l’amour dans ses récompenses et ses peines, des peines si extatiques qu’elles en deviennent exquises.
On est ravi que le livret du disque nous donne les textes des madrigaux magnifiques dans leur romantisme si échevelé qu’ils en démoderaient plus d’un auteur du dix-neuvième siècle.
L’ensemble « La Doulce Mémoire » qui fêtait l’an dernier ses dix ans d’existence rend hommage à cette musique avec beaucoup de talent, on saluera tout particulièrement le goût de la soprano Julie Hassler qui sait faire preuve de préciosité sans pour autant minauder.
